Mercredi 14 mai 2025, de 8h30 à 12h à la Maison de la Chimie, Paris 7e, s’est tenu le Giverny du Numérique, un événement qui vise à fournir aux décideurs des solutions viables pour accélérer la transformation du secteur du numérique.

Article rédigé par Guillaume Bury (sans l’utilisation d’une IA)

Mercredi 14 mai 2025, le Cercle de Giverny a regroupé experts, chefs d’entreprises et représentants politiques à la Maison de la Chimie, pour discuter des défis du numérique à l’air de la transition écologique et énergétique.

Giverny du Numérique 2025
Giverny du Numérique, 14 mai 2025 (crédit photo : Cercle Giverny)

Si les innovations numériques permettent d’améliorer la production et l’analyse de données pour accélérer la transition énergétique de notre société thermo-industrielle énergivore, ces technologies sont aujourd’hui associées à une consommation électrique accrue et une utilisation toujours grandissante des minerais critiques, dont la demande pourrait être multipliée par 3.5 à l’aube 2030 – ce qui représente par ailleurs un atout majeur pour les pays africains (1).

Cela engendre, comme nous le savons bien, des conséquences catastrophiques pour les écosystèmes naturels et la biodiversité, mais aussi au niveau des droits humains pour les populations habitant les zones d’exploitation minière (2).

Hommes et femmes du secteur public et privé se sont assis en tables rondes pour tâcher de répondre aux enjeux du numérique qui concernent les citoyens français et européens :

Responsabilité numérique des entreprises

S’il était déjà question de limiter l’impact carbone des centres de données (data centres), l’expansion massive de l’intelligence artificielle (IA) générative – à l’exemple de ChatGPT qui compte dorénavant plus de 1 milliard d’utilisateurs à travers le monde (3) – ne vient pas sans ses impacts sur la planète et l’humain.

Il est a été rappelé que la transition énergétique vise à amplifier le parc électrique et diminuer les énergies fossiles, notamment par l’utilisation des renouvelables et du nucléaire. C’est pourquoi les intervenants étaient en consensus sur l’importance d’optimiser la consommation électrique et de repenser certains services numériques automatisés quant à leur valeur ajoutée socio-économique – notamment au regard de notre dépendance à leur utilisation pour les activités professionnelles.

Néanmoins, il y avait aussi consensus sur la désirabilité du numérique dans sa capacité d’augmenter la compétitivité des entreprises françaises et européennes sur la scène internationale, et ainsi asseoir notre souveraineté. Force est de constater que nous devons renforcer la cybersécurité des données publiques et privées de toutes attaques provenant de l’extérieur comme de l’intérieur de nos frontières.

C’est alors face à un besoin quasi vital d’une réglementation autour de l’utilisation des IA et du fonctionnement des centres de données que la Commission européenne a proposé une première législation en avril 2021 (4).

Suite à quoi, l’Union européenne a adopté l’AI Act en juin 2024 – première réglementation au monde sur l’intelligence artificielle.

Comment cette responsabilité numérique peut-elle être mise en action ?

Le marché de l’emploi voit les compétences techniques s’autonomiser et doit donc s’accompagner d’une évolution des tâches professionnelles. Laissons aux IA l’analyse des données et œuvrons à l’ingénierie humaine et les soft skills nécessaires à la mutation constante du monde du travail.

Dans ce contexte, les jeunes en formation ou débutant leur carrière professionnelle doivent saisir cette opportunité pour développer leurs capacités d’adaptation, de communication, de travail en équipe, d’autonomie, de raisonnement, de pensée critique, et de créativité. (6) & (7)

IA et transition énergétique

Pour ce qui est de la transition énergétique, l’utilisation informée et raisonnée de l’IA promet un fort potentiel d’optimisation dans les domaines suivants :

Cette utilisation raisonnée vise d’abord à privilégier les IA traditionnelles (ex. machine learning et deep learning) déjà présentes au sein des entreprises et qui opèrent sur leurs propres serveurs, et limiter les usages non nécessaires des IA génératives dont la consommation énergétique est significativement plus importante – bien que leurs empreintes carbone reste difficiles à préciser face à l’ampleur de leur utilisation (8). Cela permettrait aux entreprises de mieux contrôler leurs données et de réduire leurs émissions de carbone.

Il s’agit aussi de mieux prédire les flux de consommation électrique pour limiter les pertes et éviter une production futile. Ce sont pour ces raisons que les services publics et entreprises françaises doivent obtenir les informations relatives aux IA génératives aujourd’hui opérées par des entreprises tiers dont ils sont clients, telles que OpenAI ou Microsoft, afin de comprendre et optimiser leur utilisation.

Bâtir des infrastructures numériques durables : est-ce possible ?

La députée de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller et le représentant d’OVHcloud, Georges de Gaulmyn, ont discuté des enjeux environnementaux pour les territoires qui accueillent des infrastructures numériques – plus particulièrement les centres de données – et éclaircir les solutions adaptées.

On peut retenir notamment :

Giverny du Numérique, 14 mai 2025 (crédit photo : Cercle Giverny)

Souveraineté et dépendance au Cloud

Telle une épée de Damoclès qui risque de nous frapper à tout moment, comme cela a été souligné lors des grands décrets protectionnistes de Trump suivant sa seconde investiture à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025, les services de données américains placent encore aujourd’hui les acteurs publics et privés européens dans une situation d’ultra-dépendance aux géants du Net – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (GAFAM) (9).

Face à ce constat affligeant, les intervenants ont souligné l’impératif de développer une autonomie sur les solutions de hardware (composantes matérielles des ordinateurs) et de software (systèmes d’exploitation des ordinateurs), ainsi que pour les services de Cloud, tous indispensables aux activités de la société moderne.

Il faut diriger par l’exemple : les pouvoirs publics français à tous les niveaux doivent prendre conscience de leur dépendance numérique aux GAFAM et se réorienter vers des solutions françaises et européennes, afin de donner la marche à suivre et regagner notre souveraineté numérique !

La Fédération CINOV mobilisée sur le numérique responsable

Organisation patronale représentative de la branche des bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et des sociétés de conseil (BETIC), la Fédération CINOV se mobilise pour défendre les professions libérales face aux défis actuels. Le CINOV est au cœur de nombreux sujets en lien avec le numérique responsable, la construction durable, le réemploi, les enjeux RSE…
Son président, Frédéric Lafage, répond aux questions d’OnLib’Infos (Interfimo) sur les actions mises en place pour accompagner les professionnels en leur fournissant les ressources, la représentation et l’accompagnement nécessaires pour prospérer dans un marché compétitif.

Références citées

  1. Gourdon, J., Normand, E., Lapeyronie, H., et Bosse, P. (2024). Les minerais critiques, des ambitions pour l’Afrique.
  2. Berthet, E., Lavalley, J., Anquetil-Deck, C., Ballesteros, F., Stadler, K., Soytas, U., Hauschild, M., and Laurent, A. (2024). Assessing the social and environmental impacts of critical mineral supply chains for the energy transition in Europe. Global Environmental Change, 86, 102841
  3. Ando, N. (2025). ChatGPT explose : 1 milliard d’utilisateurs en un temps record
  4. Parlement européen. (2025). Loi sur l’IA de l’UE : première réglementation de l’intelligence artificielle
  5. Our World in Data. (2025). Exponential growth of computation in the training of notable AI systems
  6. Centrale Supélec. (2025). Les softs skills, c’est quoi exactement ?
  7. Science Po. (2024). Pourquoi les soft skills sont-elles incontournables
  8. Ligozat, A., & De Vries, A. (2024). IA générative : la consommation énergétique explose
  9. Géoconfluences. (2023). GAFA, GAFAM, géants du net
  10. Amnesty International. (2016). Le travail des enfants derrière la production de smartphones et de voitures électriques
  11. Engérant, L., Barrieu, N. (2023). Les matières de l’immatériel : existe-t-il des risques d’approvisionnement en matières premières pour les entreprises du numérique ?
Nature Digitalecalendar08 Juin 2022

Webinaire Stress et émotions au travail 

☘ Du 20 au 24 juin, c’est la Semaine de la QVT ! Mercredi 22 juin de 8h30 à 10h00, ne manquez pas notre webinaire :  « Mieux gérer son stress et ses émotions au travail » animé par Isabelle ...

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Mieux gérer son stress et ses émotions au travail
Lauracalendar16 Fév 2023

Webinaire du Pôle QVT le 16 mars 2023

Rejoignez-nous pour le prochain webinaire du Pôle Qualité de vie au Travail de l’UNAPL-IDF. Mieux gérer son stress et ses émotions au travail animé par Isabelle Berthé, sophrologue, pour le pôle qualité de vie au travail ...

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