Tiffany Serna, ergothérapeute

3 questions à Tiffany Serna, ergothérapeute

3 questions à Tiffany Serna, ergothérapeute, à Bagneux (92) nous partage les raisons qui l’ont fait choisir son métier, des temps forts de son quotidien et ses projets pour l’avenir.

Entrevue filmée dans le cadre de notre série d’interviews 3 questions pour un professionnel libéral :

  1. Quelles sont les raisons de votre engagement dans la profession libérale choisie ?
  2. Quel est votre meilleur souvenir, une émotion forte de votre exercice professionnel ?
  3. Quel projet professionnel, quel développement nourrissez-vous aujourd’hui ?

Les professions libérales, ce sont les métiers de la vie, des professions à impact qui accompagnent les particuliers et les entreprises au quotidien avec proximité et humanité, de la naissance à la fin de leur existence, dans leurs réussites comme dans leurs difficultés.

En voici une belle illustration avec notre invitée du jour, Tiffany Serna qui nous confie d’emblée :

«De manière générale, je trouve toujours très valorisant d’aider mon patient à atteindre ses objectifs. Nous avons le sourire de l’enfant et la reconnaissance des parents lorsque nous arrivons à débloquer une situation et c’est toujours un grand moment d’émotion. »

Voir la vidéo portrait de Tiffany Serna, ergothérapeute :

Extraits choisis


Je travaille avec les pédiatres en tant que ergothérapeute et j’aide les enfants, essentiellement, à être plus autonomes dans leur quotidien en fonction de leur situation de handicap.

De manière générale, je trouve toujours très valorisant d’aider mon patient à atteindre ses objectifs. Nous avons le sourire de l’enfant et la reconnaissance des parents lorsque nous arrivons à débloquer une situation et c’est toujours un grand moment d’émotion.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être dans le domaine de la santé ou du médico social. En tous les cas, je voulais être pédiatre plus précisément. Après le bac, j’ai fait deux premières années communes aux études de Santé, avec le fameux concours de numérus clausus à la fin. Je n’ai pas eu Médecine, mais on m’a proposé de rentrer dans le cursus d’ergothérapie, et en parallèle j’avais aussi passé le concours infirmier. Je me suis retrouvée avec le choix entre deux filières.

Donc, j’ai entamé un gros travail de recherche et il se trouve que l’ergothérapie correspondait en tous les points, à ce que je recherchais en termes de valeurs véhiculées par la profession. Cela m’offrait aussi la possibilité de travailler avec les enfants, qui étaient la population avec laquelle je souhaitais travailler à l’origine. Donc, à défaut d’être le pédiatre qui prescrit l’ergothérapie, je travaille avec les pédiatres en tant que ergothérapeute et j’aide les enfants, essentiellement, à être plus autonomes dans leur quotidien en fonction de leur situation de handicap. C’est quelque chose qui me correspond tout à fait.

Pourquoi le libéral ? J’avoue que c’est un projet que j’avais pour les années plus lointaines. Mais une fois que j’ai obtenu mon diplôme, je me suis dit qu’étant quelqu’un de plutôt très organisé, qui aime bien se challenger et être assez libre dans sa pratique, cela pouvait être une option tout à fait intéressante. J’ai rencontré la collègue avec qui je travaille maintenant, cela c’est très bien passé, et je me suis dit pourquoi pas me lancer en libéral, fraîchement diplômée. Il se trouve qu’en libéral, il y a une très forte demande sur cette population. C’est un fait, puisque les médecins vont plutôt prescrire de l’ergothérapie pour les enfants et adolescents. Après, nous pouvons nous occuper de n’importe quelle population et au contraire, lorsque nous avons des demandes pour des personnes plus âgées, c’est avec plaisir. Mais, il se trouve que c’est la réalité du terrain. En libéral, il y a plutôt une patientèle pédiatrique.

Alors des émotions fortes, nous en avons un peu tous les jours et il nous arrive très souvent des choses incroyables, dans le bon sens comme dans le moins bon. J’ai accompagné un adolescent de quinze ans qui avait une hémiparésie gauche, donc une faiblesse au niveau de l’hémicorps gauche dont l’objectif était, d’apprendre à faire ses lacets. C’est quelque chose qui nous paraît tout simple, mais je vous assure que ce n’est pas facile de faire des lacets à une main. Je lui ai appris en séance à réaliser ses lacets avec une seule main. Il était ravi d’avoir pu apprendre à le faire. Cela nous paraît tout bête de faire des lacets. Imaginez ce jeune, qui avait toujours besoin d’une tierce personne pour l’aider quand il avait un soucis au Lycée. Grâce à l’intervention en ergothérapie et ce petit détail résolu, il est beaucoup plus autonome.

J’ai aussi un patient de quatre ans, à qui j’ai appris récemment à enfiler son manteau et à mettre ses chaussures. Donc pareil, ce sont des petites choses mais qui sont très importantes pour lui, pour l’école, pour la famille. Lorsque nous arrivons à débloquer une petite situation, et que l’objectif fixé est atteint, grâce à des astuces que l’on propose au patient ou aussi des astuces que, lui propose, ce sont toujours des grands moments de joie pour nous.

Nous œuvrons pour les enfants et pour les familles. Quand nous arrivons à ces petites victoires là, qui pour nous sont juste des suivis parmi tant d’autres, il faut se dire que pour le patient que nous accompagnons, c’est vraiment quelque chose de très important. Quelques fois, les familles essayent depuis des mois ou des années d’apprendre à faire cette action là, ou plutôt cette activité. Nous arrivons presque toujours, à débloquer quelque chose qui facilite grandement le quotidien des patients et de leur famille.

Un fait important important lorsqu’on travaille, surtout en pédiatrie c’est la  triade, avec le thérapeute donc nous, avec l’enfant évidemment, mais aussi sa famille. Nous ne pouvons pas fonctionner l’un sans l’autre. Nous ne pouvons pas travailler seuls avec l’enfant, sans avoir l’appui de ses parents puisque nous avons besoin, que ce travail et ces exercices soient aussi faits au quotidien, en effet 1 h par semaine ce n’est pas suffisant, pour créer vraiment quelque chose.

Donc, c’est un échange permanent. Bien que nous rencontrons les familles avant de commencer les suivis, avec un long bilan qui nous permet d’avoir une idée de tout ce qui est simple et plus difficile à faire pour l’enfant, il y a toujours des choses qui apparaissent en cours de route. Donc, il est très important que les familles n’hésitent pas à nous dire, ce qui est problématique afin d’ajuster nos objectifs de suivi.

C’est vraiment un échange permanent avec la famille, ainsi qu’avec les enseignants et les autres professionnels de santé qui accompagnent les enfants, puisque l’ergothérapeute n’est jamais tout seul.

Je suis déjà ancrée dans la formation des futurs ergothérapeutes, des étudiants. J’accompagne des stagiaires régulièrement. J’en ai une avec moi à l’heure actuelle, malgré que je n’ai pas encore des années d’expérience. Il me tenait à cœur de pouvoir la partager. Justement, ce manque d’expérience avec les futurs diplômés est la réalité du métier. Ensuite, j’ai aussi pour projet d’accompagner des mémoires d’étudiants, de dispenser des cours si jamais on me sollicite. Maintenant, je travaille là dessus et je continue de me former tous les ans, dans le cadre de la formation continue pour me spécialiser.

L’ergothérapie est une profession qui évolue tellement qu’il faut absolument rester à jour et continuer de se former en continu. Puis dans quelques années, peut être qu’un jour j’aurais l’occasion d’ouvrir mon propre cabinet, soit avec d’autres ergothérapeutes comme c’est le cas pour moi actuellement, soit avec d’autres professionnels médicaux et paramédicaux. Les choix sont vraiment très larges et il y a de grandes ambitions et projets pour l’avenir en ce qui me concerne.

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Nature Digitalecalendar30 Sep 2022

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A l'occasion de la récente Journée Internationale de la Traduction, entrevue avec Débora Farji Haguet, traductrice interprète à Vitry-sur-Seine et membre de la Société française des traducteurs.

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