Patrick Prigent, administrateur judiciaire

3 questions à Patrick Prigent, administrateur judiciaire

Patrick Prigent, administrateur judiciaire à Le Chesnay-Rocquencourt (78), nous partage les raisons qui l’ont fait choisir son métier, des temps forts de son quotidien et ses projets pour l’avenir.

Entrevue filmée dans le cadre de notre série d’interviews 3 questions pour un professionnel libéral :

  1. Quelles sont les raisons de votre engagement dans la profession libérale choisie ?
  2. Quel est votre meilleur souvenir, une émotion forte de votre exercice professionnel ?
  3. Quel projet professionnel, quel développement nourrissez-vous aujourd’hui ?

Les professions libérales, ce sont les métiers de la vie, des professions à impact qui accompagnent les particuliers et les entreprises au quotidien avec proximité et humanité, de la naissance à la fin de leur existence, dans leurs réussites comme dans leurs difficultés.

En voici une belle illustration avec notre invité du jour, Patrick, aux côtés des entreprises en difficulté, qui nous confie :

« je me souviens de l’issue d’une affaire dans laquelle on avait sauvé un nombre d’emplois substantiel, dans un dossier qui n’était pas gagné d’avance, parce qu’on avait réussi à trouver des repreneurs industriels sérieux. Et d’ailleurs, 7 ans après, aujourd’hui l’activité industrielle perdure et elle est même florissante.  »

Voir la vidéo portrait de Patrick Prigent :

Extraits choisis


« Nous sommes indépendants des personnes dont nous traitons les dossiers et indépendants des juridictions qui nous nomment. Cette indépendance est le cœur de notre mission et le cœur de notre métier. C’est ce qui en fait le plaisir, l’intérêt, le sel, la difficulté aussi. »

« Je suis entré dans l’administration judiciaire par pur hasard. Après HEC et mon service militaire, j’ai fait un petit parcours dans le conseil, dans 2 cabinets internationaux. Puis j’ai vu passer une petite annonce. Je suis allé présenter ma candidature et il se trouve qu’un des deux associés était un ancien de la même école et on s’est plu. »

« Je n’avais pas suivi de formation juridique à HEC. J’étais plutôt un profil « management » comme on dit en français, de gestion d’entreprise et finances. »

« J’ai été plongé dans le grand bain tout de suite, 3 jours après être arrivé, je me suis retrouvé dans un comité d’entreprise. La semaine suivante, c’était une réunion avec des banques, la semaine d’après avec les pouvoirs publics. J’ai découvert un monde nouveau, assez fascinant pour moi, où on faisait tous les jours des choses différentes, on traitait des dossiers différents, on rencontrait des personnes très différentes. »

« Le métier m’a passionné et j’ai plongé et j’ai décidé de passer l’examen professionnel, de devenir moi même administrateur judiciaire en titre, après avoir été salarié pendant quelques années, afin de créer mon petit cabinet. »

« L’essentiel de notre activité, c’est quand même l’entreprise en difficulté (…) On peut avoir à traiter des entreprises qui subissent directement le contrecoup aujourd’hui de la guerre en Ukraine ou plus généralement de la crise énergétique, de la hausse des prix des matières premières, des difficultés d’approvisionnement. »

« Des souvenirs marquants ? je me souviens de l’issue d’une affaire dans laquelle on avait sauvé un nombre d’emplois substantiel, dans un dossier qui n’était pas gagné d’avance, parce qu’on avait réussi à trouver des repreneurs industriels sérieux. Et d’ailleurs, 7 ans après, aujourd’hui l’activité industrielle perdure et elle est même florissante. Mais ça peut être aussi parfois le sourire d’un boulanger ou d’un artisan du bâtiment qui, après 18 mois de procédure, revient nous apporter des croissants en nous disant merci, parce qu’il a obtenu la semaine d’avant son jugement qui lui accorde un plan (…) le plaisir d’avoir aidé quelqu’un à s’en sortir ».

« On fait souvent le parallèle entre notre métier et un médecin urgentiste, qui voit passer des tas de patients. Malheureusement, il y en a quelques uns qu’il n’arrive pas à sauver. Et puis de temps en temps, il a le plaisir de soigner un enfant qui a été renversé par une voiture et de réussir à sauver sa jambe, qui aurait été perdue si on était arrivé 2 heures plus tard. Eh bien nous, on se sent, toute proportion gardée, parfois dans la même situation. On est content d’avoir pu aider quelqu’un à régler une situation qui était délicate et qui n’aurait peut être pas été réglée si elle avait été abordée d’une autre manière ou plus tardivement. »

« Le chantier pour l’avenir, c’est le maintien, la sauvegarde de l’indépendance du métier d’administrateur judiciaire. C’est un chantier difficile parce que modèle est original et méconnu, il faut se battre en permanence pour le défendre. Nous avons l’appui de la Chancellerie, qui est très attaché à la sauvegarde de ce modèle. (…) Les obligations et les difficultés de ces missions ont permis aux parlementaires qui se sont penchées sur la question au niveau européen – notamment dans la rédaction de la dernière Directive sur la solvabilité – de comprendre que le modèle français était un modèle pertinent, qu’il fallait sauvegarder, voire développer et étendre à d’autres pays. »

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Les interviews de la Chaîne YouTube


Nos professions libérales exercent des métiers à impact, ces vidéos mettent en relief la contribution de chacun dans le monde que nous avons envie de construire ensemble pour qu’il dure.

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  1. Marie Christine Barbotin, chirurgien-dentiste
  2. Emira Zaag, architecte
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  4. Gérald Coutaye Caroumbin, ostéopathe kinésithérapeute 
  5. Arthur Clément, médecin biologiste
  6. Isabelle Berthé, sophrologue
  7. Gilles Bösiger, expert comptable
  8. Debora Farji Haguet, interprète traductrice
  9. François-Xavier David, mandataire judiciaire à la protection des majeurs
  10. Patrick Prigent, administrateur judiciaire
  11. Valérie Meunier, docteur spécialiste en ophtalmologie vétérinaire
  12. Clara Huynh, conservatrice-restauratrice en patrimoine métallique

 

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