3 questions à Aurélie Lebrasseur, diététicienne nutritionniste
Aurélie Lebrasseur, diététicienne nutritionniste à Ezanville (95), nous partage les raisons qui l’ont fait choisir son métier, des temps forts de son quotidien et ses projets pour l’avenir.
Entrevue filmée dans le cadre de notre série d’interviews 3 questions pour un professionnel libéral :
- Quelles sont les raisons de votre engagement dans la profession libérale choisie ?
- Quel est votre meilleur souvenir, une émotion forte de votre exercice professionnel ?
- Quel projet professionnel, quel développement nourrissez-vous aujourd’hui ?
+ la 4e Question d’actualité : « Quels sont vos espoirs pour les Jeux Olympiques Paris 2024 ? »
Les professions libérales, ce sont les métiers de la vie, des professions à impact qui accompagnent les particuliers et les entreprises au quotidien avec proximité et humanité, de la naissance à la fin de leur existence, dans leurs réussites comme dans leurs difficultés.
En voici une belle illustration avec notre invitée du jour, Aurélie Lebrasseur, qui nous confie d’emblée :
« L’alimentation, avec l’activité physique et la santé mentale, participe à une hygiène de vie saine et donc à une meilleure santé.. »
Voir la vidéo portrait d’Aurélie lebrasseur :
Extraits choisis
L’alimentation, avec l’activité physique, avec la santé mentale, participe à une hygiène de vie saine et donc à une meilleure santé. C’est un des piliers pour amener à la santé. Donc cette richesse-là de l’alimentation, de comment je peux utiliser l’alimentation pour être en bonne santé ou pour retrouver une bonne santé, ça semble être une évidence de travailler dessus et d’échanger avec le patient sur cette possibilité-là qu’il a d’agir. Il n’est pas passif dans cet accompagnement-là. Et ça, c’est important. Il est acteur de sa santé grâce à l’alimentation.
Quelles sont les raisons de votre engagement dans la profession libérale choisie ?
Pour moi, dès le plus jeune âge, l’alimentation, ça a été quelque chose de très important, qui est synonyme de plaisir de partage, de transmission aussi. Et donc, quand, en grandissant, j’ai eu la possibilité de connaître ce lien entre l’alimentation et la santé. J’ai eu envie de creuser et d’en faire mon métier. Et ensuite, les différentes expériences que j’ai pu avoir m’ont amenée vers le libéral pour cette proximité avec le patient et le fait de pouvoir l’accompagner vraiment au plus près de sa vie de tous les jours.
En libéral, le patient vient à vous. On ne s’impose pas à lui.
Rien que ce positionnement, rien que ce détail – même si dans ce qu’on va dire, peut-être que les choses se rejoignent et que, finalement, la prise en charge, la prise en soin est identique – le positionnement du patient est différent. Et de ce fait, son adhésion à ce que je vais lui dire, est aussi différente. C’est une autre façon d’aborder les gens, mais ça se complète et c’est ce qui est important.
Je pense que la force que j’ai pu avoir, c’est de connaître les différents domaines d’activité et de voir quel est l’intérêt et l’importance de chaque. Et ensuite, de vraiment d’insister sur cette complémentarité et cette continuité nécessaire pour un soin nutritionnel correct.
Ca me fait rebondir aussi : la prise en soins globale, ça va être également tous les professionnels de santé qui gravitent autour du patient. C’est ce travail pluridisciplinaire qui est primordial pour accompagner le patient au mieux. Et cette richesse-là, on l’a également dans l’activité libérale.
Dans l’origine grecque de diététique, ça veut dire « hygiène de vie ». La diététique, c’est vraiment prendre en compte la culture alimentaire de la personne, ses goûts, et faire en sorte de faire converger tout ça avec une meilleure santé.
Et c’est en ça que la diététique, qui est parfois complexe, est très complexe, mais aussi très riche.
La diététique, c’est vraiment ça : comment je peux avoir plaisir à manger, comment je peux entretenir cette gourmandise et faire en sorte que ça rejoignent mes préoccupations de santé.
Ça doit être quelque chose de simple et pas quelque chose de trop intellectualisé, on ne va pas être dans le comptage des calories comme ça a pu exister à une époque. La diététique, ce n’est pas ça. C’est vraiment la globalité, le plaisir, faire en sorte de redonner sa place à l’alimentation, au repas, à ce moment qui peut être un moment de partage, un moment de plaisir et de convivialité.
La transmission, elle est importante au niveau alimentaire et parfois, on a eu une cassure de cette transmission. Nous, en tant que diététicien, on va justement aussi travailler là-dessus avec le patient, chez les personnes qui n’ont pas eu cette transmission-là. Comment je peux cuisiner ? Comment je peux prendre plaisir à cuisiner des choses qui me plaisent ? C’est du concret. Ça peut passer par le biais d’ateliers cuisines, d’ateliers dégustation. La dégustation en pleine conscience, c’est un outil fabuleux auprès des gens.
C’est vraiment reprendre conscience de notre propre comportement alimentaire, de la place importante qu’a l’alimentation dans notre vie, et faire en sorte que ça rejoigne mes préoccupations de santé.
Quel est votre meilleur souvenir, une émotion forte de votre exercice professionnel ?
Je n’arriverai pas à déterminer un souvenir parce que c’est vraiment des rencontres. C’est des rencontres qui sont variées, multiples, à des moments différents de vie. Je me souviens surtout beaucoup des regards, ceux des personnes, des patients à qui j’ai eu affaire. et de ce sentiment d’être utile et de leur avoir apporté quelque chose. Ça, pour moi, c’est ce qui est le plus fort, le plus puissant.
Ca peut aller de la femme enceinte qui arrive et qui veut le meilleur pour son enfant à venir, au jeune enfant avec qui on va essayer de lever les troubles alimentaires, au patient atteint de cancer qu’on va accompagner pendant et après ses traitements, à la personne âgée qu’on va sensibiliser au risque de dénutrition, mais aussi le sportif qu’on va accompagner dans un désir d’augmenter ses performances. Les rencontres sont tellement riches que s’arrêter sur un seul souvenir, c’est beaucoup trop difficile.
Quel projet professionnel, quel développement nourrissez-vous aujourd’hui ?
Mes projets, c’est déjà la formation, le fait de me former, de continuer à me former, puisque c’est vraiment un domaine qui évolue beaucoup. L’importance de la formation pour aussi proposer toujours des outils qui peuvent être pertinents pour les patients. Pouvoir mettre en place des ateliers à destination des patients sur des thématiques sur lesquelles je suis formée, qui me tiennent à cœur, comme la santé environnementale ou la pèrinatalité. Ce sont des chantiers que j’aimerais mener.
Pour l’instant, ce qui m’occupe beaucoup, c’est mes fonctions de bénévole au sein de l’Association Française des diététiciens nutritionnistes. L’association a pour mission de réunir, de fédérer les professionnels et d’intégrer le diététicien dans la prise en soins globale du patient, dans les parcours de soins existants et à venir. C’est vraiment un positionnement du professionnel de santé dans les politiques aussi de santé publique actuelles et à venir.
La difficulté qu’on peut parfois rencontrer, c’est le fait que le diététicien nutritionniste n’est pas un professionnel de santé conventionné. De ce fait, cela peut mener à une difficulté d’accès du patient aux soins diététiques. Cette difficulté d’accès, on essaye de la contourner par le fait d’intégrer le diététicien dans ses parcours de soins, afin de permettre aux patients de pouvoir bénéficier de soins diététiques.
La richesse du métier, c’est qu’on va agir à la fois en prévention, mais aussi tout au long des traitements et également post-traitement médical.
L’alimentation, de toute façon, elle fait partie de l’hygiène de vie globale. L’hygiène de vie, c’est la vie, donc c’est toute la vie. On a un rôle à jouer à tout moment de la vie.
Quels sont vos espoirs pour les Jeux Olympiques Paris 2024 ?
Je dirais que les Jeux olympiques, ça va être une porte de communication vers le grand public sur l’importance de la diététique, l’importance de l’alimentation, en lien avec l’activité physique, avec l’activité sportive.C’est déjà un vecteur de communication qui va être intéressant pour nous.
Après, on va être aussi sur le positionnement de la France et des JO Paris 2024, sur l’alimentation des sportifs et des spectateurs, avec cette volonté de faire des propositions, en tout cas alimentaires, au moment des jeux, sur une alimentation plutôt locale, gourmande, durable.
Nous, diététiciens, nous avons aussi un rôle à jouer en tant que conseils. Et là, ça va être plutôt la partie peut-être aussi restauration collective du métier qui va avoir un rôle à jouer.
Depuis quelques années et les différents textes, nos confrères et consœurs de la restauration collective ont de beaux chantiers en cours et à venir sur comment intégrer la notion de durabilité dans l’alimentation, dans les propositions en restauration. Comment faire coïncider à la fois les enjeux de santé nutritionnelle et puis les enjeux environnementaux qu’on connaît tous.
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Les interviews de la Chaîne YouTube
Nos professions libérales exercent des métiers à impact, ces vidéos mettent en relief la contribution de chacun dans le monde que nous avons envie de construire ensemble pour qu’il dure.
Retrouvez sur notre chaîne YouTube toutes nos vidéos :
- Marie Christine Barbotin, chirurgien-dentiste
- Emira Zaag, architecte
- Antoine Feuvrier, huissier de justice
- Gérald Coutaye Caroumbin, ostéopathe kinésithérapeute
- Arthur Clément, médecin biologiste
- Isabelle Berthé, sophrologue
- Gilles Bösiger, expert comptable
- Debora Farji Haguet, interprète traductrice
- François-Xavier David, mandataire judiciaire à la protection des majeurs
- Patrick Prigent, administrateur judiciaire
- Valérie Meunier, docteur spécialiste en ophtalmologie vétérinaire
- Clara Huynh, conservatrice-restauratrice en patrimoine métallique
- Jean-Charles Nicollet, conseil en propriété intellectuelle
- Tiffany Serna, ergothérapeute
- Etienne Huguet, économiste de la construction
- Fanny Bon, architecte intérieur
- Guillaume Géneau, géomètre expert