3 questions à Débora Farji Haguet, traductrice interprète

A l’occasion de la Journée Internationale de la Traduction, j’ai le plaisir de vous communiquer l’entrevue vidéo de Débora Farji Haguet, traductrice interprète de langue espagnole à Vitry-sur-Seine (94) et membre de la SFT – Société française des traducteurs.

3 questions pour un professionnel libéral :

  1. Quelles sont les raisons de votre engagement dans la profession libérale choisie ?
  2. Quel est votre meilleur souvenir, une émotion forte de votre exercice professionnel ?
  3. Quel projet professionnel, quel développement nourrissez-vous aujourd’hui ?

Elle nous partage les raisons qui l’ont fait choisir son métier, des temps forts de son quotidien et ses projets pour l’avenir.

Comme le dit Débora :

« Il y a une image qui est souvent associée aux traducteurs, c’est celle d’un pont entre des cultures. »

Voir la vidéo portrait de Débora Farji Haguet :

Debora Farji Haguet, traductrice interprète – 3 questions pour une profession libérale

Ce 30 septembre 2022, la Journée Internationale de la traduction a justement pour thème : « A World without Barriers: The Role of Language Professionals in Building Culture, Understanding and lasting Peace. » / « Un monde sans barrières : le rôle des professionnels des langues dans la construction de la culture, de la compréhension et d’une paix durable. » : https://www.un.org/fr/observances/international-translation-day/

Extraits choisis


« En 1998, j’ai commencé à travailler en tant que traductrice libérale après m’être intéressée aux langues depuis ma plus tendre enfance, comme la plupart des traducteurs. »

« J’ai commencé à enseigner le français en Argentine. Ensuite, je suis venue ici suivre des études de traduction (…) pour être plus dans l’échange, pas uniquement dans la transmission de la connaissance d’une langue, mais plus dans un métier de communication. »

« Ce qui m’intéresse dans ce métier, c’est l’ouverture vers d’autres cultures, d’aider les gens, par mes compétences linguistiques, à communiquer entre eux, à diffuser leurs idées, à mener des activités à l’international. »

Traducteur, c’est un métier de service, un métier de conseil. C’est un métier qui est très varié aussi. On ne s’ennuie jamais, même quand on est très spécialisé dans un domaine. Chaque projet de traduction, chaque client est différent, donc on a toujours quelque chose à apprendre.e

« On peut traduire des choses vraiment très différentes. Donc des livres, mais aussi des revues scientifiques, des articles, beaucoup de communications d’entreprise, des sous titres pour les collègues qui se consacrent à l’adaptation audiovisuelle. »

J’ai eu une formation de traductrice et je me suis formée petit à petit ensuite pour devenir interprète.

« C’est la même chose pour les interprètes. On peut travailler pour le milieu diplomatique ou pour des réunions de travail dans les entreprises. On peut travailler également pour la justice, pour les services médicaux, là où on est au plus près des gens, pour les aider dans leur parcours, dans l’exercice de leurs droits, parfois dans les démarches administratives ou médicales qu’elles doivent faire. »

« Je travaille pour des agences spatiales ou des entreprises du secteur spatial depuis très longtemps. C’est assez agréable de se dire que dans une petite mesure, on arrive à participer à cette aventure humaine ! »

« Je trouve que c’est une des richesses du métier est de pouvoir un jour traduire un texte très scientifique et le lendemain traduire un catalogue d’art par exemple. »

« Un des derniers projets importants que j’ai fait, c’est la traduction des panneaux de salles du musée de Cluny, qui a rouvert ses portes il n’y a pas très longtemps, avec un nouveau parcours muséographique. Je suis assez contente que mes textes puissent aider ces visiteurs hispanophones à mieux découvrir le musée, à mieux comprendre les œuvres qui y sont exposées. »

« Pour interpréter l’écrivain cubain Leonardo Padura venu faire une masterclass en France, j’ai tout lu de lui et sur lui et ce que j’ai découvert m’a beaucoup intéressé. J’étais heureuse d’avoir l’occasion de passer trois jours avec lui et de découvrir la personne derrière l’écrivain célèbre. »

« Le métier de traducteur est un métier d’équipe, le public pense qu’on est un peu solitaire, mais non, on est en contact permanent avec les collègues et moi, notamment dans le cadre de plusieurs associations de traducteurs et de la SFT qui est la Société française de traducteurs. »

« Pendant des années, j’ai travaillé comme bénévole et je continue à collaborer bénévolement pour faire avancer le métier. Et donc ça aussi, cet investissement bénévole est aussi un moment fort pour moi parce que ça m’a permis de mieux comprendre le métier, toutes les facettes du métier, d’aider à défendre des collègues ou les conditions d’exercice. C’est quelque chose qui m’a beaucoup enrichi personnellement et professionnellement. »

« Notamment pendant la période de la covid par exemple, ça a été extrêmement important de partager ce qu’on vivait avec les collègues. C’est vrai que moi, comme j’ai deux casquettes, une casquette de traductrice, une casquette d’interprète, j’ai continué à travailler pendant la période de la covid. Mais les collègues interprètes, qui ne font que de l’interprétation,se sont retrouvés sans travail  du jour au lendemain, parce que toutes les heures, tous les événements ont été suspendus. C’était très important de pouvoir être à leurs côtés, aussi pour négocier avec les autorités, pour avoir des aides, des indemnités. »

Il y a une image qui est souvent associée aux traducteurs, c’est celle d’un pont entre des cultures. Je m’identifie assez à cette image là et justement aussi au fait qu’on rend service, quand on permet aux gens de communiquer entre eux.

Notre travail a aussi une utilité publique quand on l’interprète justement pour la justice, pour les gens, pour des associations de migrants aussi. Donc on voit concrètement l’utilité de ce qu’on peut faire dans notre métier, au delà des cultures.

Il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre et on a beaucoup de choses à transmettre à nos collègues et beaucoup à apprendre de nos collègues. J’ai toujours mené de pair mon activité de traductrice interprète avec l’enseignement de la traduction et de l’interprétation, pour notamment transmettre des compétences et des bonnes pratiques aux futurs traducteurs et aussi à des collègues dans le cadre de la formation professionnelle.

Et il y a aussi des programmes spécifiques qui permettent ce transfert de compétences et des bonnes pratiques. Par exemple un programme de mentorat qui s’appelle Boussole pour les nouveaux adhérents.

« Tous les jours, je suis contente de me réveiller en allant travailler et en exerçant le métier que j’exerce et qui me fait toujours plaisir, 30 ans après avoir commencé. »

Les interviews de la Chaîne YouTube


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  1. Marie Christine Barbotin, chirurgien-dentiste
  2. Emira Zaag, architecte
  3. Antoine Feuvrier, huissier de justice
  4. Gérald Coutaye Caroumbin, ostéopathe kinésithérapeute 
  5. Arthur Clément, médecin biologiste
  6. Isabelle Berthé, sophrologue
  7. Gilles Bösiger, expert comptable
  8. Debora Farji Haguet, interprète traductrice
  9. François-Xavier David, mandataire judiciaire à la protection des majeurs
  10. Patrick Prigent, administrateur judiciaire
  11. Valérie Meunier, docteur spécialiste en ophtalmologie vétérinaire
  12. Clara Huynh, conservatrice-restauratrice en patrimoine métallique