3 questions à Guillaume Géneau, géomètre expert
3 questions à Guillaume Géneau, géomètre expert à Paris, nous partage les raisons qui l’ont fait choisir son métier, des temps forts de son quotidien et ses projets pour l’avenir.
Entrevue filmée dans le cadre de notre série d’interviews 3 questions pour un professionnel libéral :
- Quelles sont les raisons de votre engagement dans la profession libérale choisie ?
- Quel est votre meilleur souvenir, une émotion forte de votre exercice professionnel ?
- Quel projet professionnel, quel développement nourrissez-vous aujourd’hui ?
Les professions libérales, ce sont les métiers de la vie, des professions à impact qui accompagnent les particuliers et les entreprises au quotidien avec proximité et humanité, de la naissance à la fin de leur existence, dans leurs réussites comme dans leurs difficultés.
En voici une belle illustration avec notre invité du jour, Guillaume Géneau, qui nous confie d’emblée :
« Au fur et à mesure, en voyant tout ce qu’on pouvait faire, tout ce à quoi j’avais accès, en tant que géomètre expert, je suis tombé amoureux de ce métier. Le géomètre expert, a toujours été un couteau suisse…. »
Voir la vidéo portrait de Guillaume Géneau :
Extraits choisis
Le géomètre expert, est un peu le pendant de l’architecte. L’architecte conçoit des bâtiments et le géomètre expert, conçoit l’espace et les aménagements extérieurs, sur lesquels va ou vont reposer le ou les bâtiments. Par exemple, celui qui conçoit les routes, les espaces, les places, les trottoirs, c’est le géomètre expert.
La partie bâtiment, nous n’y touchons pas, c’est le domaine de l’architecte. Ce sont deux professions libérales complémentaires.
La raison principale de mon engagement dans cette profession libérale, est que lorsque j’étais jeune étudiant, j’étais plutôt un scientifique. Lorsque j’ai travaillé chez Suez, j’ai été conforté dans l’idée que j’étais plutôt à l’aise dans les métiers techniques scientifiques. Mais je voulais être mon propre patron… et je savais qu’à priori je ne serais jamais patron de Suez. Je me suis dit que je ne voulais pas faire d’ombre à mon patron d’époque😉 Donc, je me suis dirigé vers une activité libérale.
Pour trouver un métier technique où je pouvais être mon propre chef, en exercice libéral, j’ai discuté autour de moi, notamment avec ma famille, et j’ai découvert le métier de géomètre expert. J’ai commencé à travailler dans un cabinet de géomètre expert, sans en avoir la fonction, en faisant des tâches plutôt liées à l’environnement. En même temps, je suivais ma formation pour passer le diplôme de géomètre.
Je n’ai pas eu le coup de foudre pour ce métier, je suis tombé amoureux au fur et à mesure.Je ne me suis pas dit tout de suite, à 15 ans, c’est ça que je veux faire, je serai géomètre expert. Je ne savais même pas que cela existait !
C’est au fur et à mesure, en voyant tout ce qu’on pouvait faire, tout ce à quoi j’avais accès en tant que géomètre expert, que je suis tombé amoureux de ce métier.
Le géomètre expert a toujours été un couteau suisse, cela a toujours été vrai, de tous les âges et c’est très intéressant. Voilà la richesse de ce métier.
L’événement marquant a été quand j’ai été diplômé, après avoir beaucoup travaillé. Il y a la partie professionnelle qu’il faut continuer à assurer, plus la partie personnelle. Cela m’a demandé beaucoup d’investissement.
Donc, l’événement marquant de ces 15 ans de travail, est l’obtention de mon diplôme, avec la prestation de serment, parce qu’un géomètre expert, doit prêter serment devant ses pairs. C’est un acte marquant dans sa carrière professionnelle. C’est très important pour moi, d’avoir prêté serment devant ma famille auprès de mes pairs, qui m’ont installé comme géomètre expert.
La prestation de serment est un texte qu’on apprend par cœur pour l’occasion et tout est dedans.
Il y a la définition même du métier de géomètre expert et surtout la façon dont on doit l’exercer.
S’il y a des moments, pour lesquels, on remet un peu en question notre façon d’exercer notre métier, il suffit de relire cette fameuse prestation de serment et puis, tout s’éclaircit. Même dans les rapports avec nos confrères, ou les rapports à la clientèle, tout y est.
C’est un métier qui a toujours avancé, progressé en même temps que les avancées technologiques. Il y a eu un premier bond significatif, avec l’informatique et sa démocratisation. Il n’y a pas si longtemps, on dessinait tout à la main. Donc le premier grand changement a été l’utilisation de l’informatique, et le Géomètre Expert s’est vite adapté à ce changement.
Les technologies avancent très vite, il y a le drone, les maquettes en 3D. Et l’outil informatique continue à progresser, notamment sur la capacité de calcul, etc. Tout va très vite.
Par exemple, en ce moment, nous avons des projets où nous travaillons avec une maquette 3D pour un aménagement d’une nouvelle place et d’une nouvelle liaison entre des quartiers.
En mettant un casque de réalité virtuelle, cela nous a permis de visualiser tout de suite les contraintes auxquelles, nous n’aurions pas pensé sans la maquette 3D.
Aujourd’hui, la limite de la 3D, c’est une fois que nous l’avons finie, qu’en faisons-nous ? On ne peut pas livrer une maquette 3D virtuelle au client, car il faut pouvoir la lire sur son ordinateur, sur sa tablette ou sur son téléphone.
Une autre limite de la 3D est qu’elle est tellement lourde qu’en fait, nous n’arrivons pas à travailler dessus.
Avec les progrès technologiques, au lieu de réfléchir uniquement à l’échelle de la place et un peu autour, on va pouvoir réfléchir à l’échelle de la ville puisqu’en fait, on va faire rapidement une maquette de la ville complète en se disant, si je fais plutôt ça, quelle est l’incidence à 5 km, à 10 km de là ?
Nous n’avons plus cette contrainte matérielle de dire, je suis obligé de travailler sur un espace réduit, sur une échelle relativement précise, puisque sinon c’est trop grand.
Alors qu’avec l’outil 3D et les progrès faits en termes de stockage, d’informatique, on va pouvoir le faire.
Un autre aspect est l’aspect réglementaire.
Aujourd’hui, nous travaillons avec des contraintes réglementaires de plus en plus importantes et le géomètre expert devient vraiment l’élément central du projet où il ne doit pas seulement comprendre la technique, il doit aussi savoir, comment on va pouvoir réaliser le projet en respectant le code de l’environnement, le code de l’urbanisme notamment.
Lorsque nous nous réunissons entre associés, nous pouvons nous poser la question de comment exercer notre métier. Et nous pensons que nous pouvons apporter en plus, une approche globale par rapport à quelqu’un d’autre. C’est le fait de réfléchir à la façon dont nous allons insérer notre chantier dans ce qui existe déjà autour, dans son environnement.
Pour être heureux, aujourd’hui c’est simple, j’embauche un stagiaire pendant deux mois et à la fin il me dit qu’il trouve ce métier génial. J’ai rempli ma mission. Et si, en plus, ‘il veut exercer ici, c’est parfait.
La transmission fait partie des choses importantes. Il y a 15 ans, quand je suis entré dans le cabinet Greuzat, je ne connaissais pas le métier de géomètre, il a bien fallu qu’il y ait quelqu’un qui me fasse confiance.
Mon plaisir aujourd’hui, c’est lorsque je peux aussi apprendre le métier à quelqu’un, et lui donner envie d’être géomètre expert. La boucle est bouclée.
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Les interviews de la Chaîne YouTube
Nos professions libérales exercent des métiers à impact, ces vidéos mettent en relief la contribution de chacun dans le monde que nous avons envie de construire ensemble pour qu’il dure.
Retrouvez sur notre chaîne YouTube toutes nos vidéos :
- Marie Christine Barbotin, chirurgien-dentiste
- Emira Zaag, architecte
- Antoine Feuvrier, huissier de justice
- Gérald Coutaye Caroumbin, ostéopathe kinésithérapeute
- Arthur Clément, médecin biologiste
- Isabelle Berthé, sophrologue
- Gilles Bösiger, expert comptable
- Debora Farji Haguet, interprète traductrice
- François-Xavier David, mandataire judiciaire à la protection des majeurs
- Patrick Prigent, administrateur judiciaire
- Valérie Meunier, docteur spécialiste en ophtalmologie vétérinaire
- Clara Huynh, conservatrice-restauratrice en patrimoine métallique
- Jean-Charles Nicollet, conseil en propriété intellectuelle
- Tiffany Serna, ergothérapeute
- Etienne Huguet, économiste de la construction
- Fanny Bon, architecte intérieur